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Portrait
Journaliste
45 ans de création
Cinéma
Un très joli scandale
Mode hippie à Paris
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Festival de Biot, modèles habillés par Mohanjeet, Vogue 1970.
Mode hippie à Paris
Rock and Folk, janvier 68.
Si les hippies s’en vont aux Indes, l’Inde reconnaissante vient aux hippies. Et sous les traits d’une bien jolie personne qui tient boutique à l’enseigne de La Nouvelle Malle de l’Inde, tout au fond d’une cour calme, au 12 rue Jacob. Mohanjeet, c’est le nom de l’hôtesse, qui avait ouvert une première Malle de l’Inde, non loin de là rue du Bac, mais la mode hippie n’était pas encore là et il fallut changer d’adresse. Mohanjeet n’en croit pas ses yeux. Ouverte depuis six mois, sa boutique ne désemplit pas. Tous ceux que la mode hippie a touché sont venus s’équiper chez elle. Le photographe David Bailey, mari de Catherine Deneuve, le couturier Yves saint Laurent, Claudine Auger (la james-bond-girl de Opération Tonnerre), l’actrice Jean Seberg, le chanteur Hugues Aufray et bien d’autres encore, lui ont acheté des gilets savamment brodés, des colliers, des foulards de soie, ou des jodhpurs, ces pantalons de soie aux jambes collantes qui vont aussi bien aux hommes qu’aux femmes. Mohanjeet, 35 ans, a d’abord été journaliste politique au New York Times et au New York Herald Tribune. Elle est encore correspondante de la Radio Indienne à Paris et de l’Indian Express. Si elle a ouvert successivement ces deux "malles" où le mouvement hippie a bien peu de choses à voir puisque ce sont surtout des objets, des tissus ou des vêtements authentiques, rares et chers, qui y sont proposés et qu’elle va chercher une fois par an dans les régions les plus reculées de l’Inde, comme un antiquaire s’enfonce dans les régions les plus désertées de France à la recherche d’un fauteuil Louis XIII, c’est parce qu’elle rêve un peu de faire connaître l’Inde à Paris.
Et, si l’actuelle mode hippie qui sévit dans les salons peut aider, en quoi que ce soit, à cette connaissance, si celui qui a mis une clochette à son cou se met à rêver de vaches sacrées, de silences himalayens et de Kathmandu, ce sera en partie gagné. La Nouvelle Malle de l’Inde regorge de richesses, des tissus brodés fins comme de la gaze, des sahris aux couleurs tendres, des tentures anciennes aux dessins psychédéliques et mille autres objets précieux… Mais ne partez pas en "voyage", restez sur terre ! Au 12, rue Jacob, vous poussez la porte, un doux grelot tinte et vous apprenez que Mohanjeet, cela veut dire celle qui conquit le dieu d’Amour. Amour, clochettes, l’Inde dans une malle de voyage…
De quoi rendre hippie le plus sombre des cartésiens.
Photo Helmut Newton, Marie Claire, août 1972.
Rock and Folk, janvier 68.
Si les hippies s’en vont aux Indes, l’Inde reconnaissante vient aux hippies. Et sous les traits d’une bien jolie personne qui tient boutique à l’enseigne de La Nouvelle Malle de l’Inde, tout au fond d’une cour calme, au 12 rue Jacob. Mohanjeet, c’est le nom de l’hôtesse, qui avait ouvert une première Malle de l’Inde, non loin de là rue du Bac, mais la mode hippie n’était pas encore là et il fallut changer d’adresse. Mohanjeet n’en croit pas ses yeux. Ouverte depuis six mois, sa boutique ne désemplit pas. Tous ceux que la mode hippie a touché sont venus s’équiper chez elle. Le photographe David Bailey, mari de Catherine Deneuve, le couturier Yves saint Laurent, Claudine Auger (la james-bond-girl de Opération Tonnerre), l’actrice Jean Seberg, le chanteur Hugues Aufray et bien d’autres encore, lui ont acheté des gilets savamment brodés, des colliers, des foulards de soie, ou des jodhpurs, ces pantalons de soie aux jambes collantes qui vont aussi bien aux hommes qu’aux femmes. Mohanjeet, 35 ans, a d’abord été journaliste politique au New York Times et au New York Herald Tribune. Elle est encore correspondante de la Radio Indienne à Paris et de l’Indian Express. Si elle a ouvert successivement ces deux "malles" où le mouvement hippie a bien peu de choses à voir puisque ce sont surtout des objets, des tissus ou des vêtements authentiques, rares et chers, qui y sont proposés et qu’elle va chercher une fois par an dans les régions les plus reculées de l’Inde, comme un antiquaire s’enfonce dans les régions les plus désertées de France à la recherche d’un fauteuil Louis XIII, c’est parce qu’elle rêve un peu de faire connaître l’Inde à Paris.
Et, si l’actuelle mode hippie qui sévit dans les salons peut aider, en quoi que ce soit, à cette connaissance, si celui qui a mis une clochette à son cou se met à rêver de vaches sacrées, de silences himalayens et de Kathmandu, ce sera en partie gagné. La Nouvelle Malle de l’Inde regorge de richesses, des tissus brodés fins comme de la gaze, des sahris aux couleurs tendres, des tentures anciennes aux dessins psychédéliques et mille autres objets précieux… Mais ne partez pas en "voyage", restez sur terre ! Au 12, rue Jacob, vous poussez la porte, un doux grelot tinte et vous apprenez que Mohanjeet, cela veut dire celle qui conquit le dieu d’Amour. Amour, clochettes, l’Inde dans une malle de voyage…
De quoi rendre hippie le plus sombre des cartésiens.
Photo Helmut Newton, Marie Claire, août 1972.
